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Politique économique

L’État, meilleur gestionnaire de long terme ? [Eh non !]

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La concurrence contraint les entreprises privées à optimiser le recours aux ressources dont elles ont besoin. C’est une différence majeure avec les entreprises publiques. Mais faut-il vraiment opposer les deux modèles ?

Martine Peyrard-Moulard
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© © Érik Tartrais

Ils sont nombreux en France à affirmer que rien ne vaut l’État comme pilote de l’économie. Leur argument : il est meilleur gestionnaire que le secteur privé parce que ses décisions ne sont pas soumises aux diktats des actionnaires, à la loi du profit, à la rentabilité financière à court terme. Les privatisations d’ADP (Aéroports de Paris), de la Française des jeux (FDJ), et d’Engie (ex-Gaz de France) contenues dans la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) viennent aujourd’hui ranimer le débat.

Besoins vs rentabilité

On aimerait croire que l’État est le garant de la qualité des services et de l’équité, car la production publique répond à l’intérêt général, se cale sur la satisfaction des besoins de base des citoyens et non sur leur capacité d’achat. Le domaine de l’État, c’est « l’économie des besoins ».

À l’inverse du privé, la rentabilité ne s’impose pas à lui comme critère de gestion même si une réelle autonomie de gestion et une évaluation régulière peuvent l’y contraindre. Le coût du capital est aussi moins élevé pour l’État puisqu’il n’y a pas d’actionnaires à rémunérer. Il y a certes des créanciers à rembourser, mais souvent, les emprunts coûtent moins cher, le risque d’insolvabilité étant plus faible. Les ressources de l’État proviennent des prélèvements obligatoires auxquels nul ne peut se soustraire…