Economie

L’impôt est-il vraiment régressif en France ?

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La structure de la richesse des ultra-riches en France diffère de celle des autres riches, avec une prédominance de sociétés holdings et de bénéfices non distribués, ce qui leur permet d’éviter les impôts progressifs et rend le système fiscal régressif pour eux. Et réintroduire plus de progressivité ne sera pas chose aisée.

Eric Keslassy, enseignant d’économie à Sciences Po et d’ESH en classe préparatoire
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Illustration de l'article L’impôt est-il vraiment régressif en France ?

© Eric TSCHAEN/REA

Le magazine américain Forbes vient de dévoiler son célèbre classement des personnalités les plus riches du monde. Résultat : en 2023, c’est un Français qui occupe la première place. PDG de LVMH, Bernard Arnault est l’homme le plus riche au monde (avec une fortune estimée à 215 milliards de dollars). Mais ce n’est pas tout : la première femme du classement – 14ème au total – est également une Française puisqu’il s’agit de Françoise Bettencourt (détentrice d’actions du groupe L’Oréal), détentrice d’une fortune s’élevant à 85,5 milliards de dollars.

Ainsi, l’homme et la femme les plus riches au monde sont Français. Pour l’économiste Gabriel Zucman, récipiendaire de la médaille John Bates Clark1 en 2023, cette situation s’explique en partie par le fait que le système fiscal français est régressif pour les plus aisés.

En matière de fiscalité, la justice suppose que la charge soit progressive : chacun doit contribuer en fonction de son revenu. Ce principe d’équité est contenu dans nos grands textes, comme La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (26 août 1789) qui stipule que la « contribution commune » « doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. » Ainsi, la charge fiscale d’un ménage doit-elle normalement (et légalement) augmenter avec sa place dans la hiérarchie.

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