Sociologie

Comment la rareté des femmes au XVIIIe siècle façonne encore l'identité masculine australienne

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En Australie, la forte surpopulation d’hommes créée par la déportation de bagnards au XVIIIe et au XIXe siècle continue d’expliquer les comportements de la société, alors que les sexes sont parvenus à l’équilibre.

André Zylberberg, directeur de recherche émérite, Centre d’Économie de la Sorbonne
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Illustration de l'article Comment la rareté des femmes au XVIIIe siècle façonne encore l'identité masculine australienne

© Frank HEUER/LAIF-REA

Dans de nombreux pays, il a été documenté qu’en moyenne les hommes sont plus violents que les femmes, prennent plus de risques et font moins attention à leur santé (en conséquence, ils meurent plus jeunes). Comment expliquer, sans verser dans un biologisme primaire, la persistance de telles différences de comportement entre les sexes ?

Une équipe d’économistes a récemment mis en évidence que les comportements associés aux stéréotypes masculins trouvaient leur origine dans la lutte pour s’accaparer les femmes lorsqu’elles constituaient une « ressource » rare. Les stéréotypes « virilistes » se sont ensuite transmis de génération en génération comme faisant partie intégrante de la culture du groupe alors que le facteur déclencheur avait disparu depuis longtemps1.

stereotypes_masculins_pleco_54.pngPour aboutir à cette conclusion, nos économistes se sont appuyés sur une expérience naturelle unique dans l’histoire : la déportation par la Grande-Bretagne de très nombreux bagnards vers l’Australie.

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