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Politique économique

Avec les mobilisations contre la réforme des retraites, un regain de légitimité pour les syndicats

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En France, les syndicats seraient ringards. En réalité, la crise née de la réforme des retraites montre qu’aux yeux des Français, ces organisations détiennent une légitimité qui dépasse celle que leur confère le droit.

Anne Daubree, Illustration d'Erik Tartrais
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© Eric TSCHAEN/REA

Jusqu’à ce que la crise née de la réforme des retraites ne rebatte les cartes, la cause était entendue. Les syndicats étaient des sortes de dinosaures, un anachronisme (plus ou moins) vivant : autorisées par la loi Waldeck-Rousseau (1884) pour permettre aux ouvriers de défendre leurs intérêts dans la société industrielle naissante, ces organisations ne sont pas adaptées au XXIe siècle…

Comment le nier ? Le taux de syndicalisation en France ne cesse de diminuer. En 2019, 10,3 % seulement des salariés déclaraient adhérer à un syndicat, soit trois fois moins qu’en 1949, d’après le ministère du Travail.

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En outre, le rôle institutionnel des syndicats a été amoindri. Ce rôle institutionnel est une spécificité française : l’État reconnaît aux syndicats (salariés et patronaux) le rôle de « partenaires sociaux ». Ils gèrent ensemble les Caisses nationales d’assurance maladie ou l’Unedic (l’assurance chômage).Et la loi prévoit qu’ils soient consultés lors de l’élaboration de projets de loi concernant le travail.