La cause paraît entendue : au jeu de l’inflation (qui pourrait approcher les 6 %), les grands perdants sont les épargnants, avec une assurance vie en euros rémunérée autour de 1 %, et les salariés dont les hausses de salaires sont limitées à 3 % cette année à l’issue des négociations salariales. Alors que l’État, lui, serait le grand gagnant. N’est-ce pas grâce à la hausse galopante des prix que les États ont su, par le passé, effacer leur dette ? Il suffit en outre d’observer l’évolution de certaines recettes fiscales (+12 % pour la TVA sur les cinq premiers mois de l’année) pour s’en convaincre.
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Et pourtant… La conjoncture actuelle n’est en réalité pas si favorable que ça aux finances publiques. C’est dû à la nature de l’inflation que nous connaissons. Une inflation tirée par des hausses de salaires est source de revenus supplémentaires, soumis à cotisations sociales et à imposition, gage de recettes sociales et fiscales importantes.
La cause paraît entendue : au jeu de l’inflation (qui pourrait approcher les 6 %), les grands perdants sont les épargnants, avec une assurance vie en euros rémunérée autour de 1 %, et les salariés dont les hausses de salaires sont limitées à 3 % cette année à l’issue des négociations salariales. Alors que l’État, lui, serait le grand gagnant. N’est-ce pas grâce à la hausse galopante des prix que les États ont su, par le passé, effacer leur dette ? Il suffit en outre d’observer l’évolution de certaines recettes fiscales (+12 % pour la TVA sur les cinq premiers mois de l’année) pour s’en convaincre.
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Et pourtant… La conjoncture actuelle n’est en réalité pas si favorable que ça aux finances publiques. C’est dû à la nature de l’inflation que nous connaissons. Une inflation tirée par des hausses de salaires est source de revenus supplémentaires, soumis à cotisations sociales et à imposition, gage de recettes sociales et fiscales importantes.
Inflation
Dans une économie de marché, les prix des biens et des services peuvent varier. Certains augmentent, d’autres diminuent. On parle d’inflation lorsqu’il y a une hausse des prix généralisée et non pas seulement de certains produits. Il en résulte que vous pouvez acheter moins de biens et de services pour un euro. Inversement, un euro vaut moins qu’avant. L‘inflation est donc une perte de pouvoir d’achat de la monnaie.
Pas de réduction mécanique du ratio dette/PIB
Mais aujourd’hui, l’inflation n’est pas interne, elle est largement importée, car liée à la hausse des prix internationaux de l’alimentaire et de l’énergie. Elle pousse les prix à la hausse, dans les magasins, mais seul un quart des prélèvements obligatoires perçus par les administrations publiques en France sont indexés sur les prix à la consommation. Et, côté dépenses, l’État se trouve contraint d’aider les particuliers victimes de pertes de pouvoir d’achat, ce qui grignote le surplus de recettes fiscales.
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Théoriquement, l’inflation devrait avoir un effet direct et positif sur l’endettement. En effet, si l’on considère le ratio dette/PIB, avec un stock de dette augmentant faiblement tandis que le PIB nominal (la croissance, à laquelle s’ajoute la hausse des prix à la production) s’envole, on devrait obtenir une réduction de ce ratio.
Mais ce mécanisme ne fonctionne pas dans la situation actuelle. Car si les prix à la consommation décollent bien sous l’effet des importations, notamment énergétiques, les prix à la production progressent d’à peine plus de 2 %, en raison de la faible hausse des salaires et des marges des entreprises. La Banque de France en conclut donc que la dette publique ne baissera que marginalement en 2022 et 2023.
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