Sociologie

Orientation scolaire : quand les enfants défavorisés s'autocensurent

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Les enfants de familles modestes et ceux qui sont issus de familles favorisées ne sont pas orientés vers les mêmes filières. Au collège, cette discrimination est avant tout auto-infligée. La méritocratie patine.

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© Getty Images/iStockphoto

C’est un échec désormais tristement documenté : l’école française ne corrige pas les inégalités sociales.

Derrière les destins différenciés des enfants de cadres et d’ouvriers, un mécanisme redoutable : l’orientation scolaire. « On parle beaucoup d’Affelnet, de Parcoursup, de ce qui se joue au lycée, mais les inégalités d’orientation interviennent, dans le système français, dès le collège », explique Nina Guyon, chercheuse spécialisée en économie de l’éducation.

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Par rapport à un élève issu d’un milieu favorisé, un élève de troisième issu d’un milieu populaire a 93 % plus de chances d’être orienté vers une seconde professionnelle, 169 % vers un CAP et 74 % moins de chances de redoubler qu’un élève de milieu favorisé ayant les mêmes résultats scolaires.

L’opinion familiale joue un rôle important. Pour réduire les différences sociales d’orientation chez les élèves les moins performants, il faudrait revaloriser la voie professionnelle et le CAP aux yeux des familles favorisées, qui veulent éviter le CAP.

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