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Politique économique

Payons-nous trop d’impôts en France ?

Payons-nous réellement trop d’impôts en France ?

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En 2018, la France est une nouvelle fois numéro un de la pression fiscale au sein de l’OCDE (46,1 % du PIB), selon l'étude annuelle de l'OCDE dévoilée le 5 décembre 2019. Mais finalement, est-ce si grave ? Oui, répond l'économiste Denis Ferrand, qui estime qu'un tel niveau de prélèvement met en danger la compétitivité française. Non, rétorque Christophe Ramaux, estimant que ce niveau d'imposition permet aux Français de bénéficier de prestations régaliennes performantes. 

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© Pixabay CC

Payons-nous réellement trop d’impôts en France ?

Oui !

Denis Ferrand

Docteur en économie internationale de l’Université Pierre Mendès-France de Grenoble et directeur Général de Coe-Rexecode depuis décembre 2008.

Non !

Christophe Ramaux

Maître de conférences en économie à l’Université Paris I-Panthéon-Sorbonne et membre des Économistes atterrés.

L'avis de Denis Ferrand : Oui !

Plus encore que leur niveau, c’est la trajectoire des prélèvements obligatoires qui met en danger leur acceptabilité sociale, ainsi que l’impression diffuse, pour nombre de contribuables, que le retour de ces prélèvements croissants ne passe pas par eux. Le « give the money back » leur semble grippé.

Le constat est connu, les recettes publiques se montent à 53,8 % du PIB en 2017, une proportion que plus aucun pays d’Europe du Nord ne dépasse. Les seuls prélèvements obligatoires représentent 45,3 % du PIB, une proportion en hausse de 3,8 points depuis 2010 par suite du choc fiscal démesuré amorcé en 2011. Depuis ce tournant, le cumul des mesures fiscales nouvelles pesant sur les ménages a été de 53 milliards d’euros. Ce choc explique pourquoi le pouvoir d’achat par ménage est aujourd’hui inférieur de 1,6 % à son niveau de 2010.

Débordement

Et si la fiscalité sur les ménages baisse au total en 2018, son mode opératoire hautement symbolique (CSG contre cotisations salariées, taxe sur le gazole, ISF, PFU), mais bien trop peu expliqué, avec un calendrier illisible, a achevé de faire déborder le vase.