Economie

Polarisation de l’emploi : les moins qualifiés sont pénalisés

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Le progrès technique ne peut à lui seul expliquer ce double mouvement synchrone : baisse des opportunités pour les travailleurs en bas de l’échelle professionnelle, hausse des offres pour les plus qualifiés.

André Zylberberg, directeur de recherche émérite, Centre d’économie de la Sorbonne
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Illustration de l'article Polarisation de l’emploi : les moins qualifiés sont pénalisés

La polarisation fait référence à une déformation de la structure des emplois en faveur à la fois des métiers hautement qualifiés (bien payés) et des métiers peu qualifiés (mal payés). Il en résulterait une érosion des métiers situés au milieu de la distribution des salaires, donnant crédit au thème de la « disparition de la classe moyenne ».

Les tâches routinières propres aux métiers du milieu de la distribution des salaires, la comptabilité, par exemple, pourraient être exécutées par des logiciels ou des robots pour un coût moins élevé.

En revanche, les tâches non routinières que l’on rencontre aussi bien dans le haut de la distribution des salaires (dans les métiers dits intellectuels, comme les ingénieurs) que dans le bas de la distribution (restauration ou services à la personne, par exemple) seraient moins susceptibles d’être effectuées par des automates.

Progrès technique biaisé

La polarisation des emplois est bien documentée pour quelques pays, en particulier les États-Unis. Cependant, en accord avec la thèse « du progrès technique biaisé », de nombreuses études ont établi que depuis plusieurs décennies, le progrès technique augmente de façon continue la demande de travail qualifié au détriment de celle du travail non qualifié.

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