L’inflation est de retour et la récession menace ! Mais encore ? Pour sortir rapidement d’une crise économique, il faut d’abord établir le bon diagnostic afin d’être en mesure d’adopter les bons remèdes monétaires et budgétaires, en ciblage, en dosage mais aussi en durée. Et ne pas se tromper sur la cause et l’ampleur des maux à guérir si on veut assainir rapidement la situation, protéger les entreprises viables et productives, réformer, évaluer la résistance des populations aux mesures envisagées et rétablir une certaine normalité économique.
L’objectif, c’est de gérer les retournements du cycle économique sans gêner la croissance. Le « rôle et la nature des institutions sont essentiels dans les succès et les échecs des nations », note l’économiste Hélène Rey, de la London Business School.
Le passé étant souvent instructif, souvenons-nous de la grave récession de 2008, d’origine financière, qui a ébranlé l’économie mondiale. Globalement, les États-Unis ont mieux réagi que la zone euro. Ils sortent de la récession avec une croissance de 5,7 % sur les trois derniers mois de 2009, et vont connaître une période de croissance jusqu’à la crise du Covid – leur taux de chômage tombe à 3,6 % après le pic de 2009 à 9,6 %, et leur taux de pauvreté baisse à 10,5 %.
L’inflation est de retour et la récession menace ! Mais encore ? Pour sortir rapidement d’une crise économique, il faut d’abord établir le bon diagnostic afin d’être en mesure d’adopter les bons remèdes monétaires et budgétaires, en ciblage, en dosage mais aussi en durée. Et ne pas se tromper sur la cause et l’ampleur des maux à guérir si on veut assainir rapidement la situation, protéger les entreprises viables et productives, réformer, évaluer la résistance des populations aux mesures envisagées et rétablir une certaine normalité économique.
L’objectif, c’est de gérer les retournements du cycle économique sans gêner la croissance. Le « rôle et la nature des institutions sont essentiels dans les succès et les échecs des nations », note l’économiste Hélène Rey, de la London Business School.
Le passé étant souvent instructif, souvenons-nous de la grave récession de 2008, d’origine financière, qui a ébranlé l’économie mondiale. Globalement, les États-Unis ont mieux réagi que la zone euro. Ils sortent de la récession avec une croissance de 5,7 % sur les trois derniers mois de 2009, et vont connaître une période de croissance jusqu’à la crise du Covid – leur taux de chômage tombe à 3,6 % après le pic de 2009 à 9,6 %, et leur taux de pauvreté baisse à 10,5 %.
Les Européens, eux, subissaient toujours la récession en 2009 et n’ont retrouvé leur niveau d’activité d’avant-crise que fin 2015, avec un taux de chômage encore compris entre 9 et 12 % jusqu’en 2019, et après une grave crise de la zone euro, en 2010-2012.
Pragmatique avant tout
Les États-Unis ont réussi à se relever plus rapidement, car très vite, la Banque centrale américaine (FED) a mis en place une politique monétaire conventionnelle très expansionniste pour sauver et stabiliser le système financier (entre début et fin 2008, son taux d’intérêt tombe de 4,25 % à 0,25 %) alors que la Banque centrale européenne (BCE) n’abaisse le sien qu’en 2009 et à 1,25 %.
Dès 2008, la FED a recours au Quantitative easing (QE) permettant de maintenir des taux d’intérêt faibles. Elle ne sera suivie par la BCE qu’en 2015. Il est vrai que le mandat de la FED inclut un objectif de croissance et de plein-emploi et pas seulement de stabilité des prix, comme c’est le cas pour la BCE.
Quantitative easing (assouplissement monétaire)
Instrument monétaire non conventionnel permettant d’injecter plus de liquidités dans l’économie par l’achat d’actifs, notamment des titres de dette publique.
De plus, il faut souligner que le système social américain étant plus flexible et moins protecteur qu’en Europe, l’activité économique doit être soutenue rapidement et le chômage très limité dans le temps.
Pour réduire l’ampleur de la récession, dès février 2008 sont prises de fortes mesures budgétaires contracycliques dont l’éventail est plus large et l’impact sur l’économie réelle plus rapide : baisse d’impôt, soutien aux banques, aides aux ménages et aux chômeurs, transferts sociaux : c’est au total l’équivalent de 6,6 points de PIB qui seront injectés entre 2008 et 2010.
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Contracyclique
Politique qui consiste à stimuler l’économie quand celle-ci ralentit et à la freiner quand elle s’emballe.
L’État américain, pragmatique avant tout, n’hésite pas à dépenser beaucoup d’argent et plus vite, même si cela provoque hausse des déficits (de 8,4 points en 2009 ; 5,6 points pour la zone euro) et de l’endettement (de 18 points pour la dette américaine ; 13 points pour la zone euro), il est vrai que les États-Unis bénéficient d’un immense avantage de financement en tant qu’émetteurs de la principale monnaie internationale. Stratégiquement, agir vite, fort et à propos permet d’écourter les chocs, mais des risques ressurgissent quand il s’avère nécessaire de mettre fin à l’argent facile.
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