Prisons : l’inefficacité coûteuse de l’incarcération à la française  
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Politique économique

Prisons : l’inefficacité coûteuse de l’incarcération à la française  

Marius Rivière
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Toujours plus de prisons, toujours aussi peu de place… Contrairement à ses voisins européens, la France voit ses prisons déborder un peu plus chaque année. Les peines alternatives, plébiscitées ailleurs, sont sous-utilisées dans l’Hexagone. Vider les prisons reste un tabou politique.

L’aura de la maison d’arrêt des Baumettes, on la ressent jusque sur la petite terrasse d’un café de la place de l’église de Mazargues. À deux kilomètres de la célèbre prison marseillaise, avec ses 153 % de surpopulation carcérale, rien à faire, « ça me colle à la peau ».

Patrick Merly n’a connu dans sa vie qu’un seul métier : surveillant pénitentiaire. Aux Baumettes, mais aussi à Fresnes, La Santé, Orléans ou Lannemezan (Lot-et-Garonne). Autant dire qu’il la connaît « la cabane », comme il l’appelle.

Quel regard porte ce désormais retraité et auteur sur la prison ? « C’est un univers à part, malsain et violent. » Parole de maton.

Au 1er février 2022, on comptait 69 964 détenus dans les prisons françaises, selon le ministère de la Justice… pour un peu plus de 60 000 places. Après une baisse significative des incarcérations pendant l’année 2020 par crainte d’une propagation du Covid-19, le nombre de détenus a augmenté à nouveau en 2021 (+9,7 % par rapport à l’année précédente).