Economie

Tailleur de pierre, le métier qui attend toujours l’effet Notre-Dame

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Cette profession est l’un des symboles de la difficulté des métiers manuels à attirer les jeunes. Malgré une activité dynamique et une activité brûlante, la profession de tailleur de pierre peine à les séduire. Les dernières évolutions du secteur devraient dépoussiérer son image, mais le métier reste en tension.

Marie Frumholtz
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Illustration de l'article Tailleur de pierre, le métier qui attend toujours l’effet Notre-Dame

© Ludwig WALLENDORFF/REA

Après l’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, ils ont été parmi les premiers au chevet de la cathédrale. « Dix jours après la catastrophe, nous commencions des travaux de sécurisation et de consolidation avec le renforcement des arcs-boutants et le confortement des voûtes », explique Régis Deltour, président de Mollard Deltour, entreprise savoyarde spécialisée dans la taille de pierre. En deux ans, sa société de huit personnes aura mené deux missions de ce type auprès de l’édifice.

« On a monté une équipe spéciale du jour au lendemain. Le niveau technique que requiert ce chantier exceptionnel est stimulant, surtout dans l’urgence », relate l’entrepreneur. Néanmoins, Mollard Deltour n’a pas prévu d’y renvoyer ses équipes pour l’instant, car le fonctionnement d’un tel chantier est complexe et requiert du temps, de l’énergie et des bras.

Or, la profession en manque cruellement. « Nous avons des offres d’emploi qui datent d’il y a trois ans et qui n’ont reçu aucune candidature, ou très peu, appuie Régis Deltour. Aujourd’hui, j’en suis à réduire mon activité pour ne pas perdre en qualité d’exécution, et donc à allonger mes délais. »

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