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Edito - Économistes contre politiques, qui va gagner le match ?

Le Covid-19 a-t-il définitivement plié le match entre l’économie et la politique en faveur de cette dernière ? Ou était-ce seulement une parenthèse de plein pouvoir, permise par une conjoncture exceptionnelle et amenée à se refermer rapidement ?

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Emmanuel Macron aurait-il pu financer le « quoi qu’il en coûte » si le Covid avait frappé en période de taux forts ? La question vient à l’esprit au moment où, après des années en dessous de zéro, les taux repassent un à un en territoire positif. Que va-t-il rester du « grand soir » théorique que promettaient certains avec la théorie monétaire moderne ?

Olivier Blanchard, l’ancien chef économiste du très sérieux FMI, maintiendra-t-il qu’emprunter sans limites n’est « peut-être pas une si mauvaise chose » et le prix Nobel Paul Krugman répétera-t-il que « le problème de l’endettement a été énormément exagéré » ? Le paradigme a-t-il changé ou seulement le discours ? Partout à travers la planète, les gouvernants ont bu ces paroles anti-rigueur d’experts reconnus.

Bientôt la fin du super-pouvoir politique ?

À quelques semaines du premier tour de la présidentielle, nous consacrons ce numéro de Pour l’Éco aux super-pouvoirs économiques (p.16) dont les politiques ont été dotés par la pandémie. Ces pouvoirs, c’est la BCE qui les a donnés, c’est elle qui les retirera quand elle jugera le moment venu. Attention au choc !

On pourrait supposer qu’en mondialisation, l’économie capitaliste mène les politiques à la baguette, mais cette caricature ne résiste pas à l’analyse. Les économistes embarqués dans les équipes de campagne peuvent en témoigner, même les conservateurs britanniques interviennent quand il le faut et la riposte étatique qui s’organise en Chine face aux milliardaires du numérique fait des émules dans des pays aux régimes pourtant très différents. Les chercheurs qui étudient ce retour du politique tiennent une explication : à l’heure de l’hyper-concurrence, les acteurs économiques réclament eux-mêmes la régulation, ils savent que les États ne doivent pas abandonner leurs prérogatives essentielles, en matière de transport maritime, par exemple. Bref, pas de doute, le néolibéralisme traverse une bien mauvaise passe.

Bonne lecture.

Stéphane Marchand, Directeur de la rédaction de Pour l’Éco

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