Sur son compte Instagram, Pour l’Éco vous a posé la question. Une majorité (54 %) de nos lecteurs et lectrices y est favorable. Après notre éclairage, quel sera votre avis ?
« Ras le bol des taxes » ; « la vie est suffisamment chère en ce moment » ; « la viande doit être un produit non pas premium, mais au contraire, accessible à tous »… L’idée d’augmenter le prix de la viande, en particulier en période d’inflation, est fortement rejetée par une minorité d’abonnés de Pour l’Éco.
Baisse insuffisante de la consommation
Face à cette hostilité compréhensible, les faits sont têtus. Tous les experts s’accordent sur ce point : impossible de tenir nos engagements climatiques sans diminuer fortement la quantité de viande dans nos assiettes.
L’enjeu n’est pas neutre ; l’élevage est à l’origine de 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Un steak en émet au total 27 kg. Et ce n’est pas le seul problème écologique : la production d’un kilo de bœuf nécessite aussi 13 500 litres d’eau et 10 à 25 kg de céréales.
Sur son compte Instagram, Pour l’Éco vous a posé la question. Une majorité (54 %) de nos lecteurs et lectrices y est favorable. Après notre éclairage, quel sera votre avis ?
« Ras le bol des taxes » ; « la vie est suffisamment chère en ce moment » ; « la viande doit être un produit non pas premium, mais au contraire, accessible à tous »… L’idée d’augmenter le prix de la viande, en particulier en période d’inflation, est fortement rejetée par une minorité d’abonnés de Pour l’Éco.
Baisse insuffisante de la consommation
Face à cette hostilité compréhensible, les faits sont têtus. Tous les experts s’accordent sur ce point : impossible de tenir nos engagements climatiques sans diminuer fortement la quantité de viande dans nos assiettes.
L’enjeu n’est pas neutre ; l’élevage est à l’origine de 15 % des émissions de gaz à effet de serre. Un steak en émet au total 27 kg. Et ce n’est pas le seul problème écologique : la production d’un kilo de bœuf nécessite aussi 13 500 litres d’eau et 10 à 25 kg de céréales.
Avec une conséquence non négligeable sur la déforestation – 70 % de la surface agricole mondiale est utilisée pour le pâturage du bétail et la production de céréales pour le nourrir. C’est simple : « Si toute l’humanité adoptait notre régime alimentaire occidental à base de viande, il nous faudrait quatre planètes Terre » explique Lionel Ragot, professeur d’économie à l’Université Paris Nanterre.
« La bonne nouvelle, c’est qu’il y a un changement de comportement depuis 15-20 ans, notamment dans la population la plus aisée, où l’on consomme moins de viande, mais cette transition reste beaucoup trop modeste. » La consommation ne diminue pas assez vite. En 2000, elle était de 88 kg par an par habitant. En 2019, dernière année de référence pré-Covid, elle atteignait encore 86,2 kg.
Le poulet s’envole
Autre argument en faveur d’une taxation renforcée, « l’effet prix » fonctionne : plus c’est cher, moins on consomme. Si le volume consommé global n’a que peu diminué, le contenu carné de nos assiettes a malgré tout été bouleversé depuis le début du XXIe siècle.
Effet prix
Modification des choix d'un agent économique à la suite de la variation du prix d'un bien ou d'un service.

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Les viandes bovines, plus onéreuses et dont les prix ont augmenté plus rapidement que l’inflation, ont vu leur consommation décroître rapidement, tandis que celle de poulet, moins cher, a doublé. Ce changement cache une nouvelle réjouissante pour l’environnement : la volaille émet quatre fois moins de CO2 que la viande bovine.

La mise en place d’un prix du carbone, en augmentant plus fortement le prix d’un steak que celui d’un nugget, renforcerait encore cette incitation à se tourner vers les viandes les moins émettrices de CO2.
Taxe carbone
Taxe ajoutée au prix de vente de produits ou de services en fonction de la quantité de gaz à effet de serre, comme le gaz carbonique (CO2, dioxyde de carbone), émis lors de leur utilisation.
Et ce, sans rendre prohibitive une consommation à laquelle les Français ne sont pas près de renoncer : 89 % d’entre eux déclarent ainsi aimer la viande et seuls 2 % s’en passent complètement, selon une étude FranceAgriMer.
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